FCC-UDPS-UNC peuvent-ils réussir ensemble?!

"... 2020 sera l'année de l'action... ", une promesse faite par Felix Tshisekedi lors de son discours sur l'état de la Nation. Un slogan visant à rassurer une population, des partisans las et répondre aux critiques visant les multiples promesses qui ont été faites depuis janvier 2019.

Quelle action? Agir avec qui et dans quel but? Ce gouvernement est-il dans les prédispositions politiques et structurels pour gouverner efficacement? Rien n'est moins sûr. 
Après les quelques couacs du début, un séminaire à 500 milles dollars a été organisé, durant deux jours, pour apprendre aux ministres à travailler en équipe pour un succès collectif. 
Cependant l' échec et la réussite du gouvernement aujourd'hui dépendent de qui devra en assumer la responsabilité ou en jouir des retombées en 2023. En bref ça dépend de celui qui sera candidat à la présidentielle en 2023. 
Si FCC-CACH (Udps-Unc) ne trouvent aucun compromis définitif sur cette question, espérer qu'ils travaillent aujourd'hui en équipe est illusoire. 
Du côté de Félix et de ses partisans, on espère une action "décisive" (certainement  là est l'action attendue par ses partisans ) des "partenaires étrangers" pour se libérer de l'emprise du "consultant", et ainsi avoir les mains libres pour "réellement gouverner". 
Quelques échanges avec eux suffisent à révéler le grand espoir qu'ils fondent sur les "alliés" .
Sans aucune capacité propre de renverser significativement la balance en interne ils sont dépendants. Non maitres de leur stratégie et donc incapables de lever une option définitive maintenant par rapport à #CACH et aux autres. Voilà pourquoi ils traînent les pieds dans la structuration de CACH.


Au regard de cette situation, Vital Kamerhe n'a aucun intérêt à voir Félix s'émanciper du deal avec Kabila.  C'est la seule situation qui rende l'UNC utile à Félix. 



Félix libéré de JK, Kamerhe n'aura plus la même  importance strategique et encore moins politique pour Felix qui, pressé par sa base et ses partisans et desireux de conserver le pouvoir, ne respectera pas Nairobi. 
Voilà pourquoi Il a tout intérêt à ce que ce deal perdure, mais pas trop longtemps non plus. 
Car plus on approche de 2023, c'est le FCC et Kabila qui seront les grands vainqueurs. 
Ce dont personne- communaute internationale, opposants (radicaux et modérés), CACH, ne veut... une humiliation de trop pour les occidentaux qui depuis des années ne jurent que sur la neutralisation definitive de Kabila. 
Voilà pourquoi une crise est inévitable. Elle constitue la seule opportunité, pour tous ( occidentaux, cach et lamuka) d'espérer changer la donne. Tout le monde y a intérêt. 
Mais tout dépendra du timing de la crise et du rapport de force au moment de la dite crise. 

Du côté du FCC, c'est l'attente et l'observation. Le temps qui passe les arrange pour le moment.
Entretemps Ils s'évertuent à rappeler à Félix qui est le maître à bord. 
Avec cette coalition, ils pourront passer toutes les réformes nécessaires à la conservation du pouvoir ... avec la couverture de l'Udps. 

Conclusion, politiquement, les principaux acteurs n'ont donc aucun intérêt, sur le long-terme, à coopérer de façon à ce que la gouvernance aujourd'hui soit une réussite. 
Toute coopération visera la satisfaction d'un objectif à court-terme et immédiat; et toute confrontation visera à éviter que les uns ou les autres n'engrangent des avantages stratégiques par rapport aux enjeux futurs.
Ainsi donc dans la perspective de 2023, l'accumulation d'un "butin de guerre" est un enjeu stratégique pour tous. Il ne sera donc pas question d'aller en campagne sans argent... beaucoup d'argent. Nous devrions donc assister à des luttes autour des enjeux financiers durant ce quinquennat... 2019 ayant déjà donné un avant-goût de ce à quoi on pourrait s'attendre. 
Raison pour laquelle, la méfiance qui caractérise la coalition au pouvoir, s'est reflétée dans l'ossature et la composition du gouvernement ainsi que dans l'organisation du travail en son sein. L'enjeu, veiller à ce que personne n'obtienne un avantage décisif sur l'autre.
Cette coalition se retrouve donc dans un contexte de "théorie de jeux" où cooperation et competition sont mixées, dans le but pour chaque acteur d'en sortir vainqueur. Cependant, il s'agit d'une compétition à somme non-nulle (Non zero-sum game). Personne n'en ressortira indemne. 
Quant à la population, elle ne devra certainement attendre grand chose de ce pouvoir aux intérêts à moyen et long terme opposés. 
Bonne année 2020.

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