L'accord du 31 Decembre, un accord mort-né
L'accord du 31
décembre est mort!
C'est certainement la
conclusion à laquelle doit parvenir la classe politique congolaise afin de
proposer des solutions nouvelles, crédibles et viables à la crise de plus en
plus complexe dans laquelle nous nous engluons jour après jour.
La question à
laquelle les différents acteurs de la crise congolaise, nationaux et étrangers,
doivent répondre est simple: L'accord du 31 décembre peut-il encore sauver la
République Démocratique du Congo?"
Oui car c'est de ça
qu'il s'agit, sauver la République!
Cet accord donne-t-il
des réponses idoines aux blocages que son application effective rencontre
aujourd'hui ?
Cet accord donne-t-il
des solutions aux problèmes, aux causes complexes, que la CENI érigent en excuses,
objectives ou subjectives, pour ne pas correctement remplir sa mission, et occasionner
un retard immense sur le reste du processus ?
Cet accord pose-t-il
les conditions idéales pour
l'organisation susceptibles d'apporter des solutions au problème congolais?
Malheureusement, la réponse
est négative.
Le fait est que cet
accord a atteint ses limites!
Conçu comme un simple
document technico-politique, de partage de pouvoir, il s'est buté à des situations politico-systémiques,
qui auraient pourtant pu être anticipées, pour lesquelles il ne fournit aucune
solution.
S'y accrocher donc serait
se nourrir d'illusions en s'accrochant à un cadre politique qui finalement
n'aura jamais existé et qui, s'il existât, n'aurait nullement résolu la crise.
Le déni de cette
situation ne saurait être que fatal à une opposition qui, manquant de courage
et certainement appâtée par le partage du gâteau, ne sut, ne put ni voulu
assumer courageusement la suspension de l'ordre constitutionnel de 2006.
Suspension qui aurait permis de négocier plus qu' un simple partage de pouvoir,
mais un véritable texte transitoire, avec des dispositions nécessaires,
susceptible de créer les véritables conditions d'une sortie de crise pacifique.
Face à cette
situation, le peuple assiste, sonnée et dépitée à ce qui semble être de plus en
plus une victoire du pouvoir. Ce dernier, ragaillardi par ses récentes prouesses
politiques, et plus que jamais conscient de l'obsolescence de l'accord,
obsolescence qu'il s'est évertué à créer et entretenir, pousse désormais ses derniers pions vers la
dernière étape de son plan qu'est la tenue d'un référendum.
Face à cela, l'opposition, tel un boxeur groggy, plongée
dans une sorte de torpeur, se comporte désormais en spectateur impuissant.
Incapable de proposer de nouvelles solutions, désormais elle ne réagit qu'aux
actions et initiatives du pouvoir.
Tant est qu'elle se prétend
être porteuse des aspirations du peuple, elle va devoir se lever, tirer les
leçons des six derniers mois, se réorganiser et reprendre l'initiative de
l'action politique en proposant et au besoin en imposant de nouvelles approches
de solutions qui rencontrent les aspirations profondes du peuple.
Quant à la communauté
internationale, elle ne saurait longtemps continuer à se cacher derrière cet accord qui, tel un bonbon
brandi à un enfant affamé, est présenté au peuple comme plan de sortie de crise.
En réalité cet accord n'est qu'un
paravent derrière lequel elle cache mal son embarras et son incapacité à
proposer des solutions courageuses face à une crise de plus en plus complexe,
susceptible de plonger le pays dans un chaos certain et la sous-région dans une
période d'instabilité.
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