L'impasse

                                                                  Le premier semestre s'est clôturé avec la commémoration de notre indépendance. Comme le veut la tradition, le chef de l'Etat s'est adressé à la nation. Dans son discours, il a réitéré son désir de dialogue et a présenté les points qui seront discutés. Comme l'ont répété plusieurs acteurs de la majorité ces derniers jours, les élections seront au centre de ce dialogue. Dialogue que continue de rejeter une frange de l'opposition, à l'exception de l'Udps. 
Certains avaient espéré qu'il aborderait, enfin la question de sa candidature et de son avenir politique.  
Concernant sa candidature, j'estime qu'il est temps d'y mettre un bémol. 
La constitution n'ayant pas été pas changée, la question de la candidature de Joseph Kabila ne devrait plus occuper le centre de débat politique. Donc sa déclaration de non-candidature ne règlera pas le problème de fond qui est son maintien au pouvoir au delà de 2016. Elle ne va certainement pas décrisper le climat politique tendue par les contraintes qui rendent le respect du calendrier électoral très hypothétique. 
Un non respect qui conduirait au "glissement du mandat" tant redouté par l'opposition. 

Glissement inévitable? 

Au vu des contraintes légales, matérielles et financières, mais aussi d'un manque de volonté politique,  qui entourent le processus électoral, tout laisse à croire qu'il y aura bel et bien glissement. 
Il n'y a toujours pas d'accord autour du calendrier électoral et le financement des élections continue de  poser problème. 
On constate que durant cette législature, tout comme lors de la précédente, le gouvernement n'a jamais prévu annuellement un budget qui serait réservé aux élections. 
La question du financement des élections s'est toujours posé durant l'année électorale. 
On se souviendra que c'est pour des raisons de financement que la majorité avait proposé et obtenu que nous passions de deux à un tour pour la présidentielle. Modification qui eût un impact sur le cycle électoral de 2011 qui finalement pose problème sur le cycle électoral présent. D'où le problème de la tenue des locales et provinciales. 
De toute évidence, les entourloupes de la majorité rendent la tenue de ses élections en 2016 problématiques. 
Donc la perspective d'une tenue des présidentielles en 2016 s'éloigne et celle d'un glissement de plus en plus évidente. Et c'est ce glissement qu'il faudra gérer. Quelles que soient les causes qui nous ont mis dans cette posture, il faudra bien qu'une solution soit trouvée. 
Elle ne saurait être trouvée tant que les acteurs politiques se regardent en chiens de faïences. Il faudrait un dialogue dans un climat de confiance. Mais la confiance est une donne qui a cessé d'exister dans les milieux politiques congolais depuis bien des lustres. L'homme politique congolais n'est simplement pas digne de confiance. 

Une médiation internationale? 

Une médiation internationale ne saurait être réellement impartiale. Les positions de la communauté internationale sur la question congolaise sont tranchées: "Joseph Kabila doit partir". 
Donc croire qu'elle sera réellement impartiale, c'est se tromper lourdement. 
Et ceci explique, avec raison, l'opposition du pouvoir à une telle médiation. 
Une opposition qui est plus motivée par un refus de se voir en position minoritaire que par souci de souveraineté de la RDC. 

Nous allons donc droit vers une impasse politique aux conséquences imprévisibles que dangereuses.  
A l'approche de 2016, les acteurs politiques congolais vont devoir se surpasser et faire preuve d'abnégation afin de nous éviter la catastrophe. 
Devons-nous y croire?! Croisons les doigts et prions, l'avenir nous le dira... 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

China in Africa, an alternative narrative

Seuil d’éligibilité, nouvelle stratégie du pouvoir?

Revision of mining contracts in the DRC, what the future may hold?