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Craintes et Incertitudes

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Lundi, 4 Septembre 2017, c'est sur fond de grève décrétée par le syndicat des enseignants que certains élèves ont repris le chemin de l’école. Cette grève vient s’ajouter à celle des médecins et des professeurs d’universités commencées quelques semaines plus tôt. Comme les élèves, la classe politique congolaise était aussi partie en vacances. Outre les soubresauts des adeptes de " Bundu Dia Mayala"   de  Ne Muanda Nsemi , les mois de juillet et d’Aout furent relativement calmes. Des vacances qui ont permis aux uns et aux autres d’affuter leurs armes dans la perspective des nouvelles joutes politiques qui pointent à l’horizon. Nous abordons le dernier virage de l’année 2017 et rien n’a bougé, les lignes semblent figées.  Au niveau économique, le dollar a continué son ascension et ce, malgré une relative   stabilisation du taux de change, 1$=1550Fc, au cours des trois dernières semaines du mois d'Aout.  Cette embellie n’a malheureusement pas changé la...

L'impasse

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Une impasse! C'est bien là où se trouve la crise politique congolaise et son processus de résolution qu’était supposée être l’accord du 31 Décembre 2016.   Une impasse atteinte à la suite d’une série d’actions des uns et d’inactions d’autres qui ont fini par bloquer la machine. D’un côté, nous avons une opposition qui, divisée, désorganisée, roulée et orpheline d'un leadership fort susceptible d’incarner le combat qu’elle mène, ne sait pas reprendre la main. Communiqué après communiqué, condamnation après condamnation, ses actions n'ont de valeurs que leur nature, des mots.  Des mots qui traduisent une impuissance face à une situation dont elle a perdu le contrôle depuis des mois. Sa posture aujourd'hui révèle plus du principe que d'une stratégie active devant assurer la réalisation de leurs objectifs avoués.  Au final, ils ont atteint les limites d'une stratégie naïve et mal conçue qui, ayant fait fi du véritable enjeu du pouvoir et de ses leviers, n...

Congolité, entre citoyenneté et nationalité

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La question de la nationalité congolaise empoisonne la vie politique congolaise depuis plusieurs années maintenant.  Telle une fatwa, elle est devenue une arme idéologique à part entière entre les mains d’adverses politiques qui ne lésinent sur aucun moyen pour se discréditer mutuellement  et semer le doute au sein de l'opinion publique nationale sur la "véritable identité" de l'incriminé. Qui est congolais, qui ne l’est pas? Aujourd’hui cette question vise à déterminer qui a le « droit » de participer à la vie politique active en y briguant un mandat électif. Très souvent le débat qui en résulte tourne autour de la filiation, de l’appartenance ethnique et/ou de la détention d’un passeport congolais. Du reste, pour aucun homme politique soupçonné, la question n’a été totalement réglée. Les débats restent ouverts. Ce débat résume en lui-même toute la sensibilité et la complexité de la question de la nationalité et dans un pays multiethnique/plurinationale com...

En finir avec la 3eme République

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Le contexte politique actuel a prouvé être hostile à toute idée de discussion autour de la constitution. La crainte de l’opposition politique ainsi que de la société civile est d’ouvrir la boîte de Pandore qui pourrait très vite entraîner les événements dans une direction non désirée. La crainte de l’opposition est telle qu’elle s’oppose à une quelconque éventualité de révision, même celle qui consisterait à revenir sur la révision de 2010 afin de ramener la présidentielle à deux tours. Un retour à une présidentielle à deux tours qui, dans un Congo multiethnique aux forts clivages régionaux,  renforcerait certainement la légitimité du président élu. Outre la question du second tour, d’autres sujets tels que la question de la « nationalité » qui, dans un pays comme le nôtre, doit être abordée sans passion en posant et répondant aux questions relatives à  l’identité nationale, la citoyenneté ; le découpage territorial, la forme de l’Etat etc… Autant de sujets q...

Kabila-Katumbi-Tshisekedi: l'Esprit d'un Accord

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Toute négociation, politique, commerciale etc. hostile est fonction du rapport des forces des acteurs. Ce dernier, le rapport des forces, détermine les ambitions des acteurs, la hauteur de leurs prétentions mais plus encore la garantie de l'exécution des obligations de chaque partie. La bonne foi propre des acteurs ne saurait en aucun cas constituer une garantie d'exécution. La bonne foi est imposée par le contexte. Chaque acteur exécute ses obligations uniquement parce qu'il y est contraint par le contexte qui ne lui permet point de se dérober de ses obligations. La force ici étant comprise comme la capacité propre réelle et non supposée de chaque acteur à influencer les événements et y imposer sa volonté absolue. C'est cette approche de base  qui semble avoir défaut à l'opposition congolaise dans le processus de résolution la crise que traverse notre pays à travers les dialogues politiques dans lesquels elle s'était engagée avec le pouvoir. Dans son appro...